Témoignage au sujet de ma fille Johanna morte sur le bitume, le 16 janvier 2019 dans une rue piétionne de Lyon

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J-15 jours avant la date qui a arrêté la vie de ma fille et mis la mienne en miettes, oui, le 16 janvier 2019, ma vie a basculé dans l’horreur. En ce jour je vous poste un petit bout d'un des derniers chapitres du tome 1. Désormais je n'en posterai plus, c'est donc le dernier. Oui, le chapitre En chemin vers peut-être la vérité va de pair avec ce qui ne se passe pas dans mon instruction... des mois et des années que j'attends. Ce que j'ai donc écrit il y a plus de 3 ans est malheureusement encore vrai 6 ans après... En ce début d'année 2025, eh bien que dire... 2024 ne m'a pas apporté grand-chose... sinon que de la souffrance supplémentaire ; parce que mon instruction arrive aux 6 ans. Oui, je me répète encore, mais ce n'est pas un délai raisonnable... Si j'avais été la fille de... Cela serait bel et bien terminé !!! Mais je suis juste la maman de Johanna Barthélémy, tuée injustement et brutalement sur la rue piétonne rue de la République, le 16 janvier 2019 et rien de plus.

 

"Eh oui, à ma façon encore une fois, il me fallait évidemment continuer l’écriture de ce combat que j’ai commencé le mercredi 16 janvier 2019. Je vais donc continuer par le mois de juillet et le mois d’août 2021. Mon dossier a pris du repos, comme à chaque fois, en juillet et août, tout est à l’arrêt. C’est juste hallucinant cette lenteur que la justice me fait vivre… Donc il va me falloir encore patienter… À l’heure où j’écris cette page, mon livre aura un an dans quelques semaines. Oui, un an que j’ai commencé ce défi pour rester parmi les vivants… Je suis quand même curieuse de savoir s’il va être assez lu, et j’espère que mes messages seront entendus, ainsi que ce long témoignage qui en fait les pages. Oui, un très beau livre témoignage et un hommage à ma fille Johanna, injustement tuée le 16 janvier 2019 en plein centre-ville de Lyon, sous les fenêtres du maire de l’époque, qui lui-même a assisté à l’accident de son bureau… Je suis à ce jour très fatiguée, les quatre ans de la mort de ma fille arrivent et je lutte toujours autant pour survivre, je m’accroche car le combat n’est pas terminé. Et tu verras toi qui me lis qu’il va falloir encore des années avant que cette instruction se termine ; je t’en reparlerai certainement dans le deuxième tome de ce livre. 

 

Aujourd’hui, mercredi 25 août 2021 sonne le compte à rebours du premier anniversaire du début de l’écriture de ce livre. Le 29 août 2020 fut le jour où j’ai commencé à écrire, écrire pour ne pas sombrer. Je suis bientôt arrivée à la fin de cette première aventure, oui, quel parcours !!! Je sais que mon témoignage va interpeller certains et peut-être même les choquer… mais je ne peux rester muette, il faut réellement que tout se sache. Ce mois d’août a été bien différent des deux autres que j’ai passés depuis ta mort, ma Johanna. Mais la solitude et mon mal-être au quotidien pèsent lourd, je tiens pour les mêmes raisons qu’il y a deux ans et demi… Je suis toujours enfermée dans ma souffrance, ma survie se résume à aller au cimetière, au travail, aux courses et je rentre. Rien n’a changé, mon monde s’est vraiment arrêté le 16 janvier 2019. Je travaille dur ce mois pour présenter la lecture le plus facilement possible de ce premier livre, oui celui que tu es en train de lire, fort heureusement, j’ai eu beaucoup de jours de congés. Ceci m’a facilité la tâche, et je viens de me procurer pour un mois, un correcteur via le Net, pour essayer de rendre à ma correctrice un fichier un peu moins lourd à corriger. Cela occupe réellement mes journées ainsi que mon cerveau, pour pas qu’il ne disjoncte. Oui, mon livre lui aussi m’aura donné comme mon Bello, quelques années de plus ici-bas, c’est évident !!!

 

Peut-être pour m’aider à tenir jusqu’à la fin de ce combat, il faut l’espérer, sinon je ne verrais pas la fin de mon combat pour que justice soit rendue à ma Johanna, bien que je n’ai guère confiance en cette justice qui me malmène depuis le début. En ne respectant en rien ma situation, « mon deuil », mes souffrances, mes traumatismes et en étant certainement plus du côté du chauffeur, c’est évident ! Mais je ne lâche pas les armes, on m’a pourri ma vie en enlevant ce que j’avais de plus précieux à mes yeux. Johanna n’aurait jamais dû mourir, de nombreux responsables doivent être punis, car ces responsabilités ont été la conséquence des choses qui n’ont jamais été faites… Oui, la ville et la Métropole de Lyon n’ont pas su prendre les mesures adéquates pour protéger correctement ses citoyens, idem pour Keolis qui privilégie le rendement et non la sécurité dans les bus. Une vie en moins et une maman anéantie à vie, cela ne leur suffit-il pas ? Mais c’est ma responsabilité de faire tout pour que justice soit rendue à Johanna, je ne dois pas sombrer ou mourir de suite. Je fais tout pour rester en survie, mais c’est très difficile. Cette solitude sans nom me fatigue de plus en plus elle aussi. Tu sais, ma Jojo d’amour, chaque jour où je ne fais que d’attendre, j’ai cette crainte de n’être plus là quand tout sera fini. Bon, peut-être que tu me protégeras encore une fois en venant me chercher avant que les dégâts ne soient trop importants. Je crois toujours avec autant de certitude à la fameuse cause à effet, c’est ma seule porte de sortie."
                     « Un cœur droit est le premier organe de la vérité. »
                                                 Proverbe français

Sandrine Barthélémy ©