Livre de Sandrine Barthélémy

Ceci est la quatrième de couverture de mon livre, oui le dos, là où il y a donc tout ce que le lecteur veut savoir, perso c'est ce que je regarde en premier lors d'un achat ou quand je cherche un bon bouquin dans les boites à livres. Dans la mienne, on y comprend très vite naturellement le sujet et la tonalité de ce qu'il contient, c'est évident. Il ne peut pas être lu de tous, même si c'est ce qu'il faudrait réellement pour que tous comprennent que cet accident de bus C3 Keolis a eu lieu, car le chauffeur conduisait sans visibilité et à 12 km/h dans une rue piétonne grouillant de piétions. Oui, il  roulait trop vite en prenant cette intersection qui n'avait aucune sécurité pour pouvoir laisser traverser en paix les piétons... Ce conducteur a détruit ma vie après avoir tué violemment ma fille Johanna Barthélémy.

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 Survivre à la mort de mon enfant...

 

Le dernier mot que tu m’as dit ma Jojo d’amour, c’est : « t’inquiète maman… ! », en partant au lycée ce maudit mercredi 16 janvier 2019, dans la cage de l’escalier de notre immeuble. Jamais je n’aurais pensé que cela serait la dernière image que j’aurais de toi vivante et heureuse. Les trois petits points qui suivent le mot maman, eh bien, c’est le début du sursis que l’on m’a donné. Certainement pour te rendre justice et veiller sur notre chat Bello, et bien sûr écrire cet ouvrage. Car j’ai pris perpétuité, c’est évident. Écrire pour rester debout, ne pas plonger de suite... car ce monde n’a plus été le mien à la seconde où tu es partie sans même me dire au revoir. Tu n’en as pas eu le temps, tu es partie seule sur ce bitume. Ce chauffeur en te tuant a ruiné ta vie en une seconde et pulvérisé la mienne en champ de ruines ; désormais, je vis au milieu du CHAOS. La terre s’est écroulée sous mes pieds… je serai à vie une victime collatérale, une maman détruite, jamais je ne me reconstruirai. Ce livre est pour te faire vivre encore sur cette terre qui se meurt, avant que tu ne tombes dans l’oubli.

 

Le but de mon livre sera de te parler, parler aux autres. En y déposant et expliquant toutes les nombreuses injustices que j’ai vécues depuis le début de ce drame dans bien des domaines de ma survie. Il était important pour moi de coucher dans mon livre, ce mal qui me ronge à l’intérieur et qui m’accompagnera jusqu’à ma propre mort. C’est une évidence depuis ce maudit 16 janvier 2019, avec une grande certitude, je dirai que j’ai vraiment tout perdu, ma puce. Notre lien n’est pas coupé à tout jamais, l’amour ne meurt jamais. Mais tu sais ma chérie, j’aspire plus à la mort qu’à la vie désormais. Mon temps m’est dorénavant compté et c’est avec une extrême lucidité que j’affronte ce monde cruel dans bien des domaines de ma survie quotidienne, que je vais essayer de transcrire le mieux possible dans mon bouquin. Il ne faut pas que nous tombions dans l’oubli. Il était un peu plus de midi, ce maudit 16 janvier 2019, quand le destin a frappé fort dans ta jeune vie. Nous devions nous retrouver pour déjeuner ensemble, ma Jojo d’amour. Le mercredi, tu avais décidé de manger avec ta maman, et donc de ne pas rester au self du lycée. Si j’avais su que tu ne serais pas en sécurité dans la rue piétonne que tu as prise ce jour-là, j’aurais dit non à ta demande, c’est une évidence. Je me sens autant coupable que ce chauffeur de bus ; lui, parce qu’il n’a pas fait son travail comme il le fallait, en oubliant les bons principes de tout travail : LA CONSCIENCE PROFESSIONNELLE

Sandrine Barthélémy

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Photo personnelle de Sandrine Barthélémy ©